Dans ses débuts, l’Observatoire astronomique de Strasbourg est peu équipé et les objets présents sont entassés et négligés. Il présente un appareil pour la mesure des angles, une lunette ordinaire, une lunette polyacide de Cauchoix, une lunette de Munich de quatre pieds, un objectif de cinq pouces de Cauchoix, une horloge à seconde très ordinaire « sans pendule à compensation », de bons thermomètres et un bon baromètre à cuvettes. C’est au début du XIXe siècle que l’astronome SORLIN sollicite des fonds pour améliorer l’équipement de l’Observatoire de Strasbourg, et indique des instruments dont il souhaite être doté. Parmi ces instruments se trouvent une lunette méridienne. Mais les autorités françaises ont peu d’intérêt pour l’Observatoire et le trouvent même peu utile : il est déjà dans un état de dénuement et son emplacement ne jouit pas d’un ciel pur pour observer les astres. 

En 1871 s’opère un tournant avec l’annexion de l’Alsace par l’Empire allemand, qui a la volonté d’un grand projet universitaire à Strasbourg, accompagné d’un projet d’urbanisation. Ce projet va nécessiter la construction de nouveaux bâtiments pour la recherche et l’enseignement, confiée à l’architecte Hermann EGGERT. C’est notamment August WINNECKE, astronome allemand, qui passera dix ans à concevoir et réaliser l’Observatoire en se consacrant à l’astronomie. Il va rapidement s’investir en modernisant les instruments déjà présents, en faire venir d’autres et les utiliser, enseigner et faire de la recherche. Il va notamment utiliser et améliorer la lunette méridienne Cauchois pour observer la lune et les planètes. Cette lunette sera d’ailleurs contenue dans le nouveau bâtiment méridien, ainsi que le cercle méridien Repsold. Le bâtiment méridien, dont la construction débutera en 1877, contiendra deux salles méridiennes bénéficiant d’ouvertures spécialement conçues afin de dégager l’axe méridien pour les observations.  Dans les années 1880, une salle sera spécialement conçue pour accueillir le cercle méridien. L’Observatoire de Strasbourg est  finalement inauguré le 22 Septembre 1881 et appelé à devenir le plus moderne et performant de l’Empire.

L’établissement voit son activité fortement réduite durant la Première Guerre mondiale,  pour devenir une base militaire, et au final être quasiment laissé à l’abandon en 1919. À cette date, le directeur de l’Observatoire Ernest ESCLANGON, désormais Français, va proposer un projet de modernisation et d’équipement. Son successeur poursuivra dans cette logique, en introduisant de nouveaux instruments comme la lunette méridienne avec prisme de Wollaston. 

L’activité de l’Observatoire est à nouveau réduite pendant la Seconde Guerre mondiale, avec un astronome adhérant au parti nazi à sa tête.

En 1946, on retrouve de l’intérêt pour la lunette méridienne et la mesure de la position des étoiles, l’Observatoire de Strasbourg est alors orienté vers l’astrométrie. Mais la proximité de la ville rend les observations impropres à partir du sol et une nouvelle ère est lancée, l’ère spatiale avec le programme Hipparcos, dont le but est de mesurer les positions, la distance et les mouvements propre de milliers d’étoiles. Plus d’informations sont détaillées dans le billet de Tesnim Fortas, « Fuir l’atmosphère ».

Bibliographie :

• Boura, F, Soubiran, S. Parcours du patrimoine, l’observatoire astronomique de Strasbourg.

https://seafile.unistra.fr/lib/75cb0c62-a978-490f-9b58-75f3ad9b1fb6/file/Bibliographie%20/Parcours%20version%20publiée.pdf

• L’inventaire de Strasbourg. Sommaire objets mobiliers. 15 Octobre 2021.

https://seafile.unistra.fr/lib/75cb0c62-a978-490f-9b58-75f3ad9b1fb6/file/%5BIM67017282%5D%20Sommaire%20objets%20mobiliers.pdf

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Crédit : Wikipédia