Billet

Le muséum d’histoire naturelle de Strasbourg et l'implication de Schimper au 19ème siècle

 

Jean Hermann est connu pour être le “père” du muséum d’histoire naturelle de Strasbourg. Il ouvre en 1762 un cabinet d’histoire naturelle, avec minéraux et pétrifications (ancien terme pour fossiles). A cette époque la paléontologie n’existe pas et ces pétrifications sont mélangées à des collections minérales. C’est en 1804 que la Ville de Strasbourg achète les collections de J. Hermann, qui servira de base pour la collection du Muséum d’histoire naturelle en 1818.  En 1825, Philippe-Louis Voltz, ingénieur des Mines du Bas-Rhin, s’occupe de la collection de géologie, pour l’organiser et la développer. La section paléontologie dans le muséum voit alors le jour. C’est Voltz lui-même qui enseigne pour la  première fois la géologie en 1830 à l’Université de Strasbourg. C’est à cette époque que Voltz rencontrera W.P. Schimper et il l’engagera comme aide naturaliste au muséum en 1833. Bien que spécialiste des plantes, Schimper s’occupera également de la collection de paléontologie et il proposera même le premier enseignement de paléontologie à l’Université en 1840. Il termine sa tâche d'organiser la collection paléontologique du muséum en 1850 en l’enrichissant grandement. Etant un voyageur confirmé, Schimper a visité de nombreux pays d'Europe et en a profité pour ramener des specimens fossilisés, comme un fameux Megaloceros giganteus, cerf géant en provenance d'Ecosse. A d'autres occasions, il échange des fossiles alsaciens contre des fossiles étrangers, agrandissant les collections de Strasbourg. Il est probable que ce soit donc Schimper lui-même qui ait ramené ce fossile de rhinocéros d'Allemagne, mais rien n'est moins sûr !

Ainsi en 1870, l’implication de Voltz et Schimper fait des collections paléontologiques de Strasbourg l’une des plus diversifiée de toute l’Europe.

 

Certaines grandes pièces ramenées par Schimper, comme un ichtyosaure provenant d’une carrière près de Stuttgart, ont souffert de l’humidité mais restent tout de même dans un bon état de conservation. On peut donc supposer que cette petite partie de rhinocéros possédant une étiquette, semble-t-il assez abîmée, ait souffert des mêmes problèmes d’humidité que d’autres pièces encore plus imposantes des collections de Strasbourg. 

 

Pour avoir une idée de ce à quoi pouvait ressembler le muséum au 19ème siècle, voici la description du musée par Lereboulet, vers 1845:



L’inventaire des collections aurait été repris en 1873 après la guerre, cependant par des “personnels qui n’avaient pas toujours les connaissances requises en paléontologie”, ce qui explique les erreurs trouvées parfois et nombre d’étiquettes originales jetées. On peut donc se demander si les écritures sur le flanc de l’objet reprenant les inscriptions de l'étiquette, ne dateraient-elles pas de cette période d'après-guerre et suggèrent peut-être que l’étiquette allait être retirée à un moment, devenue abîmée par l’humidité?

 

Référence bibliographique:

 

Janneau, K. (2021). Une histoire de l’histoire des collections de paléontologie à l’Université de Strasbourg. Bulletin de l’Association philomathique d’Alsace et de Lorraine, 48, 39-58.








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