Billet

05/11/15 - Dossier médical

Avant leur départ pour l’Antarctique, il est demandé aux différents personnels de fournir un dossier médical assez exhaustifs. La constitution de ce dossier est ainsi la formalité étant de loin la plus chronophage. Ceci s’explique par deux raisons : le caractère hostile de l’environnement (en particulier à la station Concordia) et la difficulté logistique que représenterait un rapatriement sanitaire. En effet, on peut lire sur une notice d’information fournie avec le dossier à remplir :

« Ce type de séjour implique une réflexion particulière sur le plan de la santé et de la médecine. En effet :

- le climat et certains travaux entraînent des risques spécifiques (haute altitude et froid intense à Concordia)

- l'isolement géographique interdit pratiquement toute évacuation sanitaire. Quand elles sont réalisables, les évacuations sanitaires sont réservées aux cas mettant en jeu le pronostic vital des malades ou accidentés.

[…] un rapatriement peut avoir des conséquences majeures sur le bon déroulement de la mission.

[…] Bien entendu, notre objectif n'est ni de vous empêcher de participer à la mission prévue ni de vous inquiéter, mais de faire en sorte qu'elle n'implique pas une prise de risque trop importante pour vous ou pour le groupe et que vous puissiez prendre votre décision de participation à cette mission de façon éclairée. »

Parmi les pièces demandées, on retrouve des classiques : un examen clinique complet par réalisé un médecin, une prise de sang, une analyse des urines, une copie du carnet de vaccinations et un questionnaire relatifs aux antécédents familiaux.

Compte-tenus de la haute altitude de la station Concordia et du froid qui y règne, il est également demandé de fournir au moins une radio du thorax et un ECG. Afin de ne pas prendre de risque, le médecin en charge de mon dossier m’a fait réaliser un test à l’hypoxie pour vérifier ma bonne adaptation à l’altitude. En effet Concordia est situé à environ 3200m d’altitude, et l’atmosphère y est également plus fine à cause de sa position près du pôle. L’altitude « ressentie » est du coup plus proche des 3900/4000m.

 Enfin, un examen n’est pas forcément celui auquel on penserait le plus mais s’avère en réalité crucial : le check-up chez le dentiste. Il doit vérifier le bon état de la dentition, l’absence de carries ou de problèmes de dents de sagesses. Dans la notice d’information qui lui est destinée, on peut lire :

Pendant son séjour en milieu extrêmement isolé (qui peut durer de quelques semaines à plus d’une année) il (ou elle) ne pourra pas bénéficier des soins d’un dentiste. Les médecins d’expédition ne reçoivent qu’une très rapide formation en dentisterie avant leur départ.

De peur que « très rapide formation » se limite à « comment arracher une dent », me voilà plus motivé que jamais pour me rendre chez mon dentiste !

(CC) BY-NC-SA

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