Billet

10/12/15 - L’Antarctique, ça se mérite

C’est le vendredi 27 Novembre que j’ai enfin eu la convocation pour le grand départ en Antarctique. Le rendez-vous est donné le samedi 05 décembre en fin d’après-midi à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. L’aventure peut enfin commencer !

Arrivé à l’aéroport, je fais la connaissance des personnes qui feront avec moi le trajet jusqu’à Concordia. Ils sont futurs hivernants, personnel technique, physiciens, astrophysiciens, glaciologues… Je suis le plus jeune, mais le courant passe bien. Pour la majorité d’entre eux, c’est loin d’être le premier séjour sur place. La palme revient à Karim, astrophysicien, qui se rend pour la 16ème année consécutive à Concordia, dont deux hivernages. Nous aurons tout le temps de faire connaissance, de longs jours de voyages nous séparent encore de notre destination finale.

 

Les 12 premières heures de vol nous conduisent à Hong Kong, que nous ne pourront visiter car l’escale ne dure que 4h. Les 10h suivantes nous font changer d’hémisphère et nous atteignons Melbourne en Australie. Cela fait désormais 36h que j’ai quitté Strasbourg, et la fatigue et le décalage horaire se font sentir. Après 4h d’attente, nous embarquons pour notre dernière escale avant l’Antarctique : Hobart, Tasmanie. Nous sommes alors le lundi 07 décembre, et le vol pour la base Australienne de Casey est prévu le 09 décembre au petit matin. 2 nuits d’hôtel et beaucoup de repos sont donc au programme de notre séjour dans cette charmante ville australienne de 200 000 habitants. Mais à l’hôtel, une lettre nous attend : notre vol est repoussé au mieux au 11 décembre, probablement au 14. Pour beaucoup, moi compris, c’est une mauvaise nouvelle. Le temps disponible pour effectuer notre travail s’en trouve substantiellement réduit, et des choix devront être fait. Un briefing est prévu le lendemain dans les locaux de L’Australian Antarctic Division (AAD) pour nous communiquer les consignes de sécurité relatives au vol jusqu’à Casey. Nous espérons en apprendre plus à cette occasion.

Nous retrouvons aussi à l’hôtel notre paquetage d’affaires chaudes pour Concordia. Tout y est : sous-vêtements thermiques, polaire, bonnet, cagoules, 9 (!) paires de gants, salopette et veste d’extérieur, bottes grand froid, etc… Au total 18kg d’équipements. C’est plus que ce que j’avais anticipé : mon sac de voyage fait 22kg, et la somme des deux ne doit pas dépasser 30kg… j’ai plusieurs jours pour trouver une solution.

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Séance d’essayage à Hobart

Le lendemain, le briefing dans les locaux de l’AAD ne nous avance pas beaucoup sur notre sort. Le vol est toujours prévu le vendredi 11. Ou le 14. Ou plus tard. Peut être. Ça sera néanmoins l’opportunité d’apprendre que je dois absolument nettoyer mes sacs, car il est impératif que je ne transporte avec moi aucune graine végétale afin d’éviter toute contamination du sol Antarctique.

Quoi qu’il en soit, cela nous laisse deux jours de libre pour visiter les charmes de la Tasmanie où l’été montre déjà son nez. Le plein de chaleur avant le grand froid.

A l’approche du 11, les habitués de l’Antarctique misent tous sur un départ le 14. Au mieux. Finalement, le verdict tombe le jeudi à 17h : rendez-vous le lendemain 9h à l’aéroport d’Hobart…

(CC) BY-NC-SA

 

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