Billet

Des sciences citoyennes en sismologie

Des sciences citoyennes en sismologie

Le projet SismoCitoyen est un projet pluridisciplinaire porté à la fois par l’École et observatoire des sciences de la Terre (EOST) et par le Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Éducation et de la Communication (LISEC).  Il a été initié en 2018 par Antoine Schlupp (EOST) et Philippe Chavot (LISEC), respectivement un sismologue et un chercheur en sciences de l’information et de la communication. Il s’agit d’un projet à l’échelle régionale qui prend place en Alsace et s’intéresse à la sismicité locale et la manière dont la sismologie est perçue par chacun.

Logo SismoCitoyen

Sismocitoyen rassemble sismologues et chercheurs en sciences sociales autour d’une même étude sur la sismologie citoyenne répondant à la fois aux besoins et aux interrogations de chaque discipline. Pour mener à bien cette étude, l’équipe en charge du projet a fait appel aux citoyens de plusieurs communes d’Alsace et nombreux se sont portés volontaires. Aujourd’hui, plus d’une vingtaine de foyers accueille déjà leur propre sismomètre.

 

Mais en quoi la participation de citoyens est-elle profitable ? Pourquoi est-elle même au cœur du projet ? L’intérêt est multiple. D’une part, cela permet de densifier les réseaux de sismomètres permanents déjà existants en Alsace et sur tout le territoire à l’aide de petits sismomètres à bas coûts installés chez des particuliers volontaires. Les données mesurées par ces sismomètres permettent d’affiner la détection et la caractérisation de l’activité sismique locale notamment l’activité microsismique non perceptible par l’humain (en-dessous de 2 sur l’échelle de Richter). Elle permettra ainsi d’améliorer les connaissances scientifiques concernant les phénomènes de microsismicité et l’aléa sismique.

D’autre part, l’étude sociologique vise à analyser le rapport que les individus entretiennent à la science. La réalisation de deux entretiens, menés au début et à la fin du projet, permettra d’observer les usages que chacun fait des données produites par le sismomètre et comment cet engagement dans ce dispositif de science citoyenne transforme la perception de l’aléa sismique, de la science et du travail des sismologues.


Une zone d’étude privilégiée

Figure 1. Zone de sismicité de la région

Dans le cadre de ce projet, l’Alsace est une zone d’étude privilégiée : il s’agit d’un territoire avec une sismicité naturelle modérée (zone 3 à 4 au sud de l’Alsace sur 5 zones à l’échelle de la France) avec de nombreuses failles notamment dans le fossé Rhénan et en bordure Vosges. Une première phase de cette étude s’est ainsi déroulée en 2019 dans les environs de Mulhouse : 22 capteurs ont été installés chez des particuliers. Cette première étape a révélé la pertinence du projet et son potentiel à long terme et c’est pourquoi une deuxième phase a été lancée au printemps 2020. Cette dernière concerne de nouvelles communes selon un axe allant de Marlenheim à Ribeauvillé.

Figure 1. Zone de sismicité de la région - Wikipédia (modifié)

Figure 2. - Communes concernées en 2018 - 2019

Figure 2. - Communes concernées en 2018 - 2019 : Kembs, Sierentz, Steinbrunn-le-Haut, Kœtzingue, Landser, Zillisheim, Habsheim, Mulhouse, Pfastatt, Wittenheim, Wittersdorf, Hochstatt, Hombourg, Niffer, Bartenheim, Hundsbach, Rixheim, Bruebach, Morschwiller-le-Bas, Illzach, Altkirch et Tagolsheim.

Aujourd’hui, l’étude se poursuit dans la zone de transition entre les Vosges et le fossé Rhénan entourant les failles bordières vosgiennes. Cette région où devraient être déployés une vingtaine de sismomètres se situe entre Marlenheim et Ribeauvillé. Elle représente justement un intérêt par la présence de plusieurs failles et par la sismicité qui y est liée.

Figure 3. - Communes d’intérêt en 2020 :

Figure 3. - Communes d’intérêt en 2020 : Abreschviller, Barr, Epfig, Erstein, Dambach-la-ville, Châtenois, Klingenthal, Marlenheim, Mollkirch, Molsheim, Neubois, Raon-l’étape, Obernai, Ribeauvillé, Reichsfeld, Saint-Dié des Vosges, Saint-Hippolyte, Scherwiller, Schirmeck et Urmatt.

Cette étude n’a pu se mettre en place et se poursuivre que grâce à l’appui des citoyens. Elle permet de collecter de nouvelles données sismologiques au quotidien et ainsi de faire avancer les connaissances sur l’activité sismique locale. Elle aide également à mieux comprendre la façon dont les citoyens se représentent l’aléa sismique, le travail des sismologues et la façon dont ils peuvent contribuer aux recherches en cours. 

Pour accompagner les citoyens tout au long du projet, l’équipe SismoCitoyen se mobilise notamment par la mise en ligne sur la plateforme OSCAHR du Jardin des Sciences d’un dossier scientifique regroupant plusieurs articles afin de mieux appréhender la sismologie. Il est également possible de suivre l’avancée du projet, à travers un parcours temporel régulièrement mis à jour.


L’EOST : https://eost.unistra.fr/

L'École et observatoire des sciences de la terre est placée sous la tutelle de l’Université de Strasbourg et du CNRS. Elle assure aussi bien des fonctions d’enseignement auprès des étudiants que des fonctions de recherche, d’observation et de diffusion des connaissances.

 

Le LISEC : http://www.lisec-recherche.eu/

Le Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Éducation et de la Communication regroupe des enseignants-chercheurs en Sciences de l’Education et en Sciences de l’Information et de la Communication rattachés aux Université de Strasbourg, de Lorraine et de Haute-Alsace. Les recherches développées s’attachent à l’étude des conditions sociales susceptibles d’améliorer la qualité d’un apprentissage.

 

Site du projet : http://sismo-citoyen.fr/

 

Pour suivre le projet : SismoCitoyen : Découvrir le projet

 

En savoir + : SismoCitoyen : Comprendre la sismologie et la sociologie



Le projet « SismoCitoyen » est co-financé par l’Université de Strasbourg et le CNRS.

https://www.unistra.fr/

http://www.cnrs.fr/

Informations générales