Introduction - Collier Fang
Les Fangs sont un peuple du Gabon, ils représentent près du tiers de la population et sont présents dans le Nord et l’Ouest du pays, mais nous pouvons également les retrouver en Guinée équatoriale et au Cameroun. L'installation des Fangs au Gabon est relativement récente. Ils seraient partis, vers la fin du XVIIIème siècle, de la rive droite de la Sanaga, un des principaux fleuves du Cameroun, et ont ensuite progressé vers le Sud-Ouest du pays (Maquet, s.d.). Leur migration prend fin au Gabon et plus précisément dans la région du Bas Ogooué (Ouest du Gabon) au XIXème siècle. Leur marche a entre autres été stoppée par la présence de la mer et l’administration coloniale française (Maquet, s.d.). Les Fangs expliquent leur migration par des raisons religieuses, ils auraient marché en direction du couchant, vers le pays des morts et des ancêtres qu’ils souhaitaient rejoindre. L’ethnologue et anthropologue Jacques Maquet évoque une raison d’ordre économique, ils auraient en effet été attirés par les différents centres commerciaux présents sur la côte atlantique (Maquet, s.d.).
C’est donc au cours du XIXème siècle que les premiers contacts entre les Fangs et les Occidentaux surviennent, ils sont tout d’abord perçus par les Européens comme des sauvages et des barbares. C’est à partir du XXème siècle qu’ils vont exercer une fascination particulière sur l’Europe, notamment avec l’intérêt que vont porter les artistes de l’avant-garde pour l’art dit « nègre ». Ces artistes vont s’inspirer des formes de ces objets extra-européens pour réaliser leurs propres créations, donnant naissance au courant artistique du « primitivisme » dans les années 1920. À cette époque, parmi toutes les populations d’Afrique noire, les Fangs sont les plus célèbres. Cette renommée est également due à la réputation qui leur est donnée, montrés par les Occidentaux comme étant des êtres cruels, sanguinaires et cannibales (Cadet, 2009, p. 11).
L’objet au centre de notre réflexion est un collier provenant de cette population. Il fait partie de la collection ethnographique Léon Morel présente à l’Université de Strasbourg. Celle-ci a été constituée entre 1908 et 1932 par Léon Morel, artisan missionnaire à l’hôpital de brousse du docteur Albert Schweitze à Lambaréné au Gabon. Cette collection est actuellement située au sein de la Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme en Alsace (MISHA) et ce depuis 2008. [1]
Sources :
CADET, Xavier (2009). Histoire des Fang, peuple gabonais. Paris, L'Harmattan, p. 11.
MACQUET, Jacques. "Fang". Encyclopoedia Universalis [en ligne]. https://www.universalis.fr/encyclopedie/fang/, (consulté le 21 octobre 2022).
Site internet de l'Institut d'Ethnologie de l'Université de Strasbourg, "Historique de la collection", https://ethnologie.unistra.fr/collection/historique-de-la-collection/his..., (consulté le 18 octobre 2022).
[1] Site internet de l’Institut d’Ethnologie de l’Université de Strasbourg, « Historique de la collection », https://ethnologie.unistra.fr/collection/historique-de-la-collection/historique/, (consulté le 21/10).
Commentaire(s)
Ajouter un commentaire