Microscopie électronique à balayage (ou presque)
Lundi matin. Dans le cadre de son projet de vidéo autour des météorites, projet auquel je participe en réalisant des pastilles d’animation, Théobald souhaite réaliser une expérience sur une météorite qui lui appartient. Il s’agit de la couper, de la polir puis d’appliquer de l’acide sur cette surface. Doivent alors apparaître les figures de Widmanstätten, un motif géométrique caractéristique des météorites. Avec l’aide de Denis, responsable du musée de minéralogie, Théobald réalise l’expérience. Malheureusement, aucune figure n’apparaît… Que se passe-t-il ? Le roche est-elle véritablement une météorite ? Pour le vérifier, il faut faire des analyses et mesurer la teneur en nickel de cette roche.
Lundi, 15h. Je rejoins Théobald et Denis dans un laboratoire de l’institut de minéralogie. Au rez-de-chaussé, au bout d’un grand couloir assez labyrinthique et de trois laboratoires en enfilade, nous arrivons dans la salle du microscope électronique à balayage. Gilles, un scientifique, est présent pour réaliser la manipulation. Le fragment est préparé, placé sur un porte objet et fixé avec du scotch double face. La porte du microscope s’ouvre lentement, à la manière d’un coffre fort qui renferme un trésor. Une fois la météorite placée dans le microscope, le vide commence à se faire. Bien que je sois pas capable d’expliquer ici en détails le fonctionnement du microscope électronique à balayage (ce qui n’est d’ailleurs pas mon objectif), j’ai tout de même retenu qu’il fonctionne sous-vide pour faciliter la circulation des électrons à travers la matière. Les écrans reliés au microscope doivent maintenant afficher des images de l’échantillon, ainsi que des courbes et des graphiques. Pourtant encore une fois, rien n’apparaît… Un écran noir, l’autre avec de la neige. Que se passe-t-il ? Le microscope est capricieux. Après plusieurs tentatives, il faut se rendre à l’évidence : l’échantillon de roche ne sera pas analysé aujourd’hui.
En attendant une nouvelle tentative, nous n’avons plus qu’à nous en remettre à l’illustration scotchée sur le microscope électronique à balayage, une devise Shadok : “En essayant continuellement, on finit par réussir, donc plus ça rate, plus on a de chance que ça marche.”
Ce billet fait partie du parcours temporel Design et sciences : récit d'une immersion
Commentaire(s)
Ajouter un commentaire