Rêve de Pierre - épisode 3/6
Juillet 2021 :
Le mystère ne s’éclaircit pas vraiment. Je viens d’avoir Wendy Mellingen, relais régional. Survoltée, elle est détentrice d’infos incroyables issues des réseaux internationaux. Euphorique, elle m’apprend que la liste des observations et des récoltes de météorites ne cesse de croitre depuis fin 2020. La liste des lieux d’observations et d’impacts est mémorable : Richmond, Orgueil, Shergotti, Ensisheim, Tabor, Tcheliabinsk, Asco, mais aussi Peekstill, Hoba, Ibitira, L’Aigle, Allende, Elbogen ! Inouï ! Que des lieux chargés d’histoire ! Et en chaque site précisément, chaque fois une observation de bolide ou une météorite trouvée. En France, les caméras FRIPON conduisent tour à tour sur le site de la météorite de l’Aigle de 1803, sur celui d’Orgueil de 1864 et bien d’autres encore. Hélas dans notre cas, le bolide associé fendit l’air au crépuscule, et nos amis de FRIPON, à notre grand regret, n’avaient toujours pas calibré les caméras en diurne ! Seul Jérôme Greven, géophysicien, avait obtenu quelques enregistrements sismiques d’une onde de choc datant du 6 novembre 2020.
Au coeur de mon récit, j’entends une voix féminine m’apostrophant dans la salle. Sans doute, une journaliste trop pressée d’avoir un scoop avant les autres. Fi ! Je continue.
Où en étais-je ? Ah oui, août 2021 : tout s’accélère subitement pour notre petit monde de passionnés. Un collègue allemand a constaté que chaque découverte ou observation, en chaque lieu historique, se produit étonnamment aux jours exacts de chutes répertoriées : 14 mai 2021 pour Orgueil, 4 juin pour Richmond, 25 août pour Shergotti, 3 juin Tabor, 15 février pour Tchéliabinsk. Tous sans exception ! Ce ne peut être le fruit du hasard. Que se passe-t-il donc depuis plus d’un an ? Notre communauté est débordée, impuissante face à ces faits étranges. Nous restons tributaires des résultats d’analyses de notre météorite et des autres.
Septembre 2021 :
On nous promet les premiers résultats, mais de labos en labos, la pierre ne veut pas livrer ses secrets. Nous sommes d’autant plus déroutés que les nouvelles reçues tendent toutes vers une même piste : toutes les météorites recueillies sur les sites ont les mêmes caractéristiques que celle de Hans. Toutes ont une composition inédite à ce jour. Aucun scientifique n’arrive à identifier le corps parent de chacun de ces divers fragments qui, sans doute, proviennent du même météoroïde originel. Le mystère s’épaissit chaque jour un peu plus.
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