Résumé :
Cinq sites d'étude ont été retenus dans le cadre du volet sociologique du projet IdEx Tiques, proches ou semblables aux "sites ateliers" sélectionnés dans le projet de ZARG (voir notre billet "Zoom sur le projet de ZARG (Zone Atelier en Argonne)") et sur lesquels s'organisent les collectes de tiques par l'équipe travaillant sur le volet "santé" de l'IdEx. Témoignant à la fois de la mosaïque des milieux de l'Argonne (des milieux tantôt "ouverts", à l'instar des espaces agricoles ; tantôt "fermés", comme le sont les forêts) et constituant des zones d'interface entre activités humaines et sociales et milieux hôtes pour la tique, ces différents sites incarnent les supports sur lesquels nous menons nos observations et entretiens sociologiques, afin d'analyser les pratiques qui ont favorisé l’émergence progressive des tiques et d'identifier les biotopes actuellement favorables aux tiques et à la circulation des pathogènes. Découvrons ensemble leurs spécificités ainsi que les divers jeux d'acteurs qu'ils abritent...
Présentation du site d'étude :
1. Localisation :
Source : Projet Zone Atelier en Argonne - ZARG
Le marais de Germont-Buzancy (08240) constitue la plus vaste des tourbières alcalines du département des Ardennes. Situé aux alentours de Vouziers et à proximité de Buzancy, il englobe une "Zone Spéciale de Conservation" qui s'étend sur 99 hectares (répartis sur trois communes).
L’ensemble des marais de Germont et de Buzancy s’étend sur environ 5 kilomètres le long de la vallée de la Bar. Il fait partie du plus vaste marais alcalin du département. Le site Natura 2000 représente un tiers de la surface totale. Il est constitué d’un secteur de bas marais alcalin dominé par la calamagrostaie, roselière composée du Calamagrostis des marais. Ce marais ponctué de bosquets de saules cendrés occupe la moitié Est du site. La moitié Ouest est constituée d’habitats résultant des activités humaines en particulier des fosses de tourbage alternant avec des plantations d’arbres de feuillus et de résineux. En périphérie, la prairie tourbeuse a tendance à s’assécher et à s’eutrophiser, les peuplements sont alors dominés par des mégaphorbiaies (prairies à hautes herbes) et des boisements humides. L’enjeu principal est de restaurer la diversité biologique et le fonctionnement de la tourbière.
© DREAL Grand Est
2. Zoom sur les tourbières :
Les tourbières sont des zones humides colonisées par la végétation et dont les conditions écologiques particulières ont permis la formation d'un sol constitué d'un dépôt de tourbe (un combustible fossile d'aspect noirâtre et de consistance spongieuse, formé par la décomposition partielle de certains végétaux comme les mousses, sphaignes et joncs, par exemple). Elles abritent une biodiversité remarquable, assurant la présence d'habitats, d'une flore et d'une faune souvent en régression en France, ce qui confirme la nécessité d'en assurer une gestion conservatoire. En outre, elles assurent plusieurs fonctions :
3. Historique :
Jusqu'au milieu des années 1970, les usages agricoles traditionnels (pâturage extensif puis fauche) ont permis de créer une mosaïque de milieux, de limiter la fermeture du site et de favoriser sa richesse écologique. Cependant, des les années 1970, avec l'intensification des pratiques agricoles, ces usages traditionnels ont été progressivement (puis complètement) abandonnés suite au rachat des parcelles par un particulier. En parallèle de ces profonds changements de pratiques agricoles sur le site du marais de Germont-Buzancy, a commencé, dès 1973, l'exploitation industrielle de ses tourbières, jusqu'à les assécher (sous l'effet du drainage, de la plantation de peupliers et du recalibrage de la Bar)... et, de facto, à faire diminuer drastiquement sa richesse écologique. Les menaces et enjeux de préservation subséquents à la longue exploitation de la tourbe sont nombreux aujourd'hui, qui poussent plusieurs associations naturalistes à intervenir sur le site du marais de Germont-Buzancy...
4. Un site à forte valeur paysagère, récréative et pédagogique :
Le marais de Germont-Buzancy présente des intérêts pédagogiques multiples, tant historiques qu'hydrogéologiques, écologiques, paysagers ou touristiques.
D'ailleurs, plusieurs structures l'utilisent comme support d'étude ou de pédagogie :