Enquête sur le patrimoine des observatoires astronomiques
Peut-être moins convenus et plus inhabituels que les objets d´art, les instruments du patrimoine astronomique sont depuis quelques années recensés et étudiés par l´Inventaire dans le cadre d´un protocole signé avec le ministère de la Recherche.
Pendant des décennies, dans une indifférence quasi générale, le patrimoine des observatoires a été négligé, avant une prise de conscience à partir des années 1990. Si une partie de l´instrumentation des observatoires avait disparu et continuait de disparaître, un certain nombre d´instruments obsolètes avait traversé les ans dans des caves, des greniers, des remises et des placards, au gré des aléas de la science pratiquée dans les établissements. Echappant à toute logique patrimoniale, la conservation du patrimoine astronomique relevait pour l´essentiel de l´initiative personnelle de quelques astronomes, ingénieurs ou techniciens suffisamment sensibles au passé de leur discipline pour mettre à l´abri des objets destinés au rebut ou à la benne - objets dont ils percevaient plus ou moins consciemment la valeur patrimoniale ou qu´ils considéraient comme emblématiques de la mémoire de leurs propres travaux ou de ceux de leurs aînés. A la suite de ce constat, le ministère chargé de la Recherche mit en place une collaboration entre astronomes, historiens des sciences et professionnels du patrimoine issus des services de l´Inventaire du ministère de la Culture en vue de réaliser un inventaire thématique sur le patrimoine des observatoires astronomiques. Ce dernier sera opéré entre 1995 et 2006.
À l’Observatoire de Strasbourg, l’enquête a été réalisée en 2004 par le service Inventaire et Patrimoine de la région Alsace, en partenariat avec le Jardin des Sciences, structure de l'Université de Strasbourg. Cette démarche a par la suite été progressivement étendue à l'ensemble du patrimoine et des collections scientifiques de l'Université. Menée en étroite collaboration avec le personnel de l'Observatoire, l'opération a par ailleurs permis la mise en place d'une véritable démarche de sauvegarde et de valorisation. C’est dans ce contexte que le globe de Coronelli a pu bénéficier dès 2004 d’une étude et d’une campagne photographique. Au sein des quelques 250 objets que compte la collection de l’observatoire, il fait partie des objets de représentation des corps célestes, aux côtés des sphères armillaires, cartes et autres globes figurant la Lune, Mars ou la Terre. À partir de 2018, le globe fait l’objet d’une campagne ambitieuse de restauration puis de mise en valeur.
Le globe céleste de Coronelli en 2004.
Photo : Claude Menninger © Inventaire du patrimoine culturel - Région Grand Est/ Jardin des sciences – Université de Strasbourg
Ce billet fait partie du parcours temporel Le globe céleste de Coronelli, histoire d’une renaissance
CC-BY-SA-ND-NC
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