Cette fois ça y est, c’est le grand départ. Il est 9h en ce vendredi matin et nous sommes tous réunis à l’aéroport d’Hobart. Outre le groupe de 12 français que nous formons depuis Paris, 2 italiens et 2 australiens seront du voyage jusqu’à Casey. Une gigantesque pile de sacs s’amasse petit à petit dans le hall d’enregistrement de ce petit aéroport. Puis vient l’enregistrement pour ce vol un peu particulier. On pèse nos sacs, puis nos bagages à main, puis enfin nous-même, sous l’œil médusé des autres voyageurs. Cette pesée doit être communiquée au pilote du 2ème avion qui nous attends à Casey pour nous conduire à Concordia. Après un passage par la douane, nous embarquons dans un Airbus 319 spécialement aménagé à cet effet.
Intérieur de l’Airbus 319 spécialement aménagé pour les vols vers l’Antarctique.
Et c’est le décollage…
A bord l’ambiance est très détendue : discussion avec les pilotes dans la cabine de pilotage, sieste sur le plancher, etc. Après 3h de vol, les premiers icebergs font leur apparition.
A l’approche du continent, le pack dérivant fait son apparition
D’abord un, puis deux, puis c’est le pack glaciaire et enfin la banquise qui se dévoilent. Aucun doute possible, on approche !
Un écran de vol bien inhabituel !
4h après le décollage d’Hobart et son ambiance estivale, le train d’atterrissage touche la piste de glace. Nous sommes en réalité à 80km de Casey, plus à l’intérieur du continent. Nous sommes encore proche de la côte et ici la glace bleue est apparente (alors qu’elle se trouve sous 130m de neige à Concordia).
Nous descendons de l’avion, et je fais enfin mes premiers pas en Antarctique. La température est relativement clémente, il fait -6°C. Mais malgré le soleil, le vent souffle fort et le froid se fait vite ressentir. En traversant la piste jusqu’au baraquements qui font office de poste de contrôle, j’aperçois notre deuxième avion qui doit nous conduire jusqu’à Concordia, un magnifique Basler BT-67.
Mes premiers pas en Antarctique ! Georges, le futur hivernant électricien à Concordia, devant l’Airbus qui vient de se poser sur la piste de glace.
Mais une fois tous regroupés, une nouvelle nous attends : seulement la moitié d’entre nous, soit 7 personnes, iront aujourd’hui jusqu’à Concordia. Dans la plus pure tradition Antarctique, c’est complétement imprévu, soudain, et le motif est assez obscur. Nous attendons tous nerveusement la liste de ceux qui continuent leur route. Pour certains scientifiques, la quantité de travail est telle qu’il n’y a pas une journée à perdre. Finalement, le verdict tombe : je pars dans immédiatement à Concordia, avec 6 autres scientifiques. Pour les autres, y compris 3 hivernants, c’est direction la base de Casey dans un drôle de bus à chenille. Leur vol est prévu le lendemain, si le temps le permet. (Ajout du 18 novembre : après une semaine coincés à Casey, les voilà enfin arrivés !). Le temps de dire au revoir à nos compagnons de voyage et nous embarquons dans le Basler.
Le vol s’annonce assez éprouvant. La cabine n’est ni chauffée, ni pressurisée, le bruit des moteurs est assourdissant et une odeur de kérosène envahie l’espace.
Rapidement, le froid et l’altitude viennent à bout de l’excitation du départ. Le paysage est d’une extraordinaire monotonie, où seuls quelques nuages viennent projeter leur ombre sur cette ahurissante étendue de glace dont l’œil ne peut percevoir la fin.
Après 3h de vol un peu dans les vapes à cause du froid et du manque d’oxygène, on tapote sur mon épaule. « Landing in 10minutes » me hurle le copilote Canadien pour couvrir le bruit des moteurs. La montée d’adrénaline me donne un coup de fouet et je guette à la fenêtre.
Le Basler-BT67 est là et nous attends pour nous emmener à Concordia, la dernière étape de notre voyage.
Soudain, j’aperçois une trace rectiligne dans la neige qui semble continuer tout droit sur des centaines de kilomètres : c’est la piste du Raid, qui relie Dumont d’Urville à Concordia. Et à son extrémité se dévoile enfin la base de Concordia, improbable et inespérée au milieu de ce désert glacé. Il est 19h, le soleil brille et il fait -35°C. Les 65 personnes alors présentes à la base sont dehors pour nous accueillir, et nous conduisent joyeusement au chaud pour le diner. Nous sommes enfin arrivés au bout du chemin, mais surtout au bout de nulle part.
L’atterrissage du Basler à Concordia
(CC) BY-NC-SA
La sélection des participants au projet SismoCitoyen a été menée par plusieurs membres de l’équipe, sismologues comme sociologues. Il s’agissait de définir une zone d’étude avant de poursuivre par une phase de prospection et de recrutement. Plusieurs critères ont été pris en compte afin de sélectionner les candidats pour l’étude.
Depuis 2018, l’École et observatoire des sciences de la Terre (EOST) et le Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Éducation et de la Communication (LISEC) se sont associés dans le cadre du projet SismoCitoyen.
Le projet SismoCitoyen est un projet pluridisciplinaire porté à la fois par l’École et observatoire des sciences de la Terre (EOST) et par le Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Éducation et de la Communication (LISEC).
Depuis 2018, l’École et observatoire des sciences de la Terre (EOST) et le Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Éducation et de la Communication (LISEC) se sont associés dans le cadre du projet SismoCitoyen.
Le projet SismoCitoyen est un projet pluridisciplinaire qui prend place en Alsace. Il s’intéresse à la sismicité locale et la manière dont la sismologie est perçue par chacun.
Publié le 31 mars 2020, par
OscahrPatrimoine & Histoire des sciences
La série SPECIMEN est le fruit d'une collaboration entre le département audiovisuel de la Direction du Numérique et le Master Communication scientifique de l'Université de Strasbourg, sous la responsabilité de Elsa Poupardin.
Publié le 23 novembre 2018, par
OscahrPatrimoine & Histoire des sciences
La sismologie est une science nouvelle. Nouvelle ? Pas tant que cela pourtant car dès 132 avant J-C, des intellectuels s’y intéressaient.
Publié le 23 novembre 2018, par
OscahrPatrimoine & Histoire des sciences
Perdu au cœur de l’université de Strasbourg, le musée de sismologie recèle bien des mystères.
Publié le 23 novembre 2018, par
OscahrPatrimoine & Histoire des sciences
On a tendance à réduire les sismomètres à l’étude des séismes. Pourtant, ces derniers ont de nombreuses autres applications. Cet épisode vous offre un voyage à travers le temps et l'espace, à la découverte de la face cachée des sismomètres.
Publié le 30 avril 2018, par
OscahrExtrait du magazine Savoir(s) de l'Université de Strasbourg n° 29 - février 2017 / Myriam Niss
Publié le 30 avril 2018, par
OscahrSitué au carrefour de plusieurs plaques tectoniques, l’archipel du Japon est une zone de très forte sismicité.
Les séismes génèrent des secousses qui agressent l’environnement que
nous avons construit. Le risque que nous courons alors dépend de la
vulnérabilité de ce dernier et de notre comportement. Mais pourrait-on
Aujourd’hui c’est le dernier jour de l’année ! Par coïncidence, c’est aussi la journée la plus chaude de 2015 à Concordia avec un pic à -18.9°C, presque trop pour nos chaudes tenues polaires.
Suite à l’intervention de la veille, le signal provenant STS2 est très perturbée pour deux raisons :
Cette journée est sans doute l’une des plus excitante de la campagne d’été. Nous devons aller voir les deux sismomètres dans la « cave » du shelter de sismologie.
J’ai beau être dans un endroit unique au monde, il a fini par me rappeler quelque chose… Un air de déjà-vu que je dois à mon séjour en Bolivie il y a quelques années.
Le dimanche est une journée de repos à Concordia, mais c’est aussi l’occasion d’aller visiter les travaux des autres chercheurs à la base.
Doigts frictionnels sous gravité, et formation de labyrinthes dans la mise en place de dykes: Vidéo résumé sur la publication de recherche: Pattern formation of frictional fingers in a gravitational potential Jon Alm Eriksen, Renaud Toussaint, Knu
Publié le 23 novembre 2017, par
Oscahr
La série "Des oreilles au sol" suit le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol.
Publié le 15 novembre 2017, par
OscahrLa série Des oreilles au sol suit en 4 épisodes le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol...
Publié le 15 novembre 2017, par
OscahrLa série Des oreilles au sol suit en 4 épisodes le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol...
Publié le 15 novembre 2017, par
OscahrLa série Des oreilles au sol suit en 4 épisodes le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol...
Publié le 15 octobre 2017, par
Oscahr Dossier Constructions sismiques - Actualités France 3 - 30/01/2013
Publié le 27 septembre 2017, par
OscahrLa série Des oreilles au sol suit en 4 épisodes le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol...
Publié le 20 septembre 2017, par
OscahrEmission "Faire Face : Pourquoi la Terre tremble-t-elle ?" / 12/06/1960 / Archives INA
Publié le 20 septembre 2017, par
Oscahr"Sismologie à Strasbourg"
Actualités du 24/05/1951
Archives INA
Le 24 décembre a toujours été un jour un peu particulier pour moi.
Patrimoine & Histoire des sciences
Première image :
Ensemble complet du sismomètre mintrop comprenant deux appareils pour la mesure de la composante horizontale et un pour la composante verticale, ainsi qu’un système d’enregistrement photographique.
Après l’effort de la veille, nous décidons d’un commun accord avec Luciano de repousser l’installation du sismomètre au lendemain.
C’est aujourd’hui que les choses sérieuses commencent ! Il fait un temps splendide et le vent ne souffle pas. Ça tombe bien, car nous devons passer la journée dehors.
Aujourd’hui c’est dimanche, et j’en profite pour vous faire visiter l’abris de sismologie. Suivez le guide !
Maintenant que le datalogger est installé, il est désormais temps de passer à l’étape suivante qui consiste à mettre en place le câble reliant le datalogger côté shelter et le sismomètre l’extérieur.
Le matériel est bien arrivé par avion hier soir, et je dispose désormais de tout ce qu’il me faut pour installer le nouveau sismomètre. La matinée est consacrée à la configuration du Quanterra Q330S.
Le datalogger Q330 est installé ! Maintenant l’étape suivante est la mise ne place de la transmission en temps réel des données sismologiques vers Strasbourg.
La journée commence par une bonne nouvelle : mon matériel devrait arriver dans la soirée !
Malgré le matériel encore manquant, nous décidons de prendre les devants avec Luciano.
Publié le 15 septembre 2017, par
Oscahr"Strasbourg, visite du musée de sismologie et magnétisme terrestre"
Actualités - France 3 du 01/04/2000
Archives INA
Après les échecs de la veille, les bonnes nouvelles s'enchainent. Doris a fait des merveilles et le matériel sera acheminé avec le prochain avion, d'ici la fin de la semaine !
Ais-je dis quelque chose à propos d'une journée productive ?
Patrimoine & Histoire des sciences
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Extrait d’un nouveau code international pour l’émission de télégrammes séismologiques
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Première image :
Portrait du prince Galitzine
Deuxième image :
Sismomètre électromagnétique horizontal Galitzine relié à un galvanomètre
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Première image :
Sismomètre Mainka : deux appareils identiques sont nécessaires pour enregistrer la composante horizontale du mouvement du sol. Ils équipent la station de Strasbourg à partir de 1910.
Deuxième image :
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Extrait de la revue Nature, numéro du 13 juin 1889, relatant le séisme du Japon et du 25 juillet 1889, présentant les conclusions de Rebeur-Paschwitz.
Ce diaporama fait partie du parcours temporel Sismo Strasbourg.
Patrimoine & Histoire des sciences
A l’occasion du vingtième anniversaire du Musée de Sismologie, le Jardin des sciences et l’Ecole et Observatoire des sciences de la terre (Université de Strasbourg) proposent une exposition intitulée « Sismo-Strasbourg - Un observatoire de la Terr
Publié le 25 août 2017, par
OscahrLa série Des oreilles au sol suit le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol.
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Publié le 25 août 2017, par
OscahrLa série "Des oreilles au sol" suit le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol.
Publié le 25 août 2017, par
OscahrLa série "Des oreilles au sol" suit le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol.
Publié le 25 août 2017, par
OscahrLa série "Des oreilles au sol" suit le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol.
Ambiance à bord du Basler effectuant la liaison entre les bases de Casey et de Concordia
C’est le vendredi 27 Novembre que j’ai enfin eu la convocation pour le grand départ en Antarctique. Le rendez-vous est donné le samedi 05 décembre en fin d’après-midi à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle.
Evidemment, cela dépend de là où l’on se rend. Les bases de Dumont d’Urville et Concordia se trouve toutes du côté de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, à l’Est.
Atterrissage de l’Airbus 319 à l’aérodrome de Wilkins, non loin de la base Australienne de Casey. L'Airbus est spécialement aménagé pour effectuer le trajet Hobart (Tasmanie) - Antarctique.
Avant leur départ pour l’Antarctique, il est demandé aux différents personnels de fournir un dossier médical assez
Cette année, le programme de la campagne d’été de sismologie en Antarctique est assez chargé. Du travail m’attends dans les deux bases françaises, Dumont D’Urville et Concordia.
La réponse pourrait en réalité surprendre : pas grand chose !
Les stations sismologiques, qui vont enregistrer les tremblements de terre, ont plusieurs utilités.
Sismogramme du séisme de Norcia (Italie, 30 Octobre 2016, magnitude 6.5) enregistré à la station sismologique WLS du réseau sismologique français puis accéléré pour être transformé en signal sonore audible.
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En construction
Publié le 20 juin 2017, par
Oscahr
Je m’appelle Baptiste Gombert, et je suis actuellement doctorant en sismologie à l’Institut de Physique du Globe de Strasbourg (IPGS), laboratoire de l’Unistra.
L’hiver est enfin arrivé à Strasbourg, et il fait 4°C dehors.