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SismoCitoyen : des citoyens pour un projet de sciences, mais lesquels ?

Publié le
03 juillet 2020
par SismoCitoyen
Mis à jour le
21 septembre 2020
Sismologie
A l'écoute du sol

SismoCitoyen : des citoyens pour un projet de sciences, mais lesquels ?

    La sélection des participants au projet SismoCitoyen a été menée par plusieurs membres de l’équipe, sismologues comme sociologues. Il s’agissait de définir une zone d’étude avant de poursuivre par une phase de prospection et de recrutement. Plusieurs critères ont été pris en compte afin de sélectionner les candidats pour l’étude. Ces critères se basent à la fois sur les besoins des sismologues et ceux des sociologues.

    Aux mois de mars et avril dernier, plusieurs appels à candidature ont été diffusé afin de rechercher des volontaires dans les communes jugées intéressantes pour leur localisation. Elles se situent le long de failles pouvant présenter une activité sismique. Afin de diffuser ces appels à candidature, les mairies et les associations locales ont été mises à profit.

Aujourd’hui, sur la centaine de candidatures reçues, seule une vingtaine a été retenue. Mais pourquoi cette sélection ? Et surtout, comment se fait-elle ? Principalement pour raisons matérielles : il y a beaucoup plus de volontaires que de sismomètres disponibles. Le choix d’un volontaire plutôt qu’un autre se précise ensuite selon quelques critères.

    Un premier critère : la localisation géographique

Il s’agit du point de départ pour chaque campagne de recrutement des candidats. Avant même de commencer la prospection, il faut penser et réfléchir à ce critère géographique.

Tout d’abord, il faut définir la zone d’intérêt. Une fois qu’elle est définie, on peut alors songer à la localisation des sismomètres dans les différentes communes présentes dans la zone. Il faut que l’ensemble des capteurs constitue une sorte de filet où une distance minimum est respectée entre chaque capteur. De plus, le bruit sismique venant de l’activité humaine doit être limité au mieux et l’on va donc favoriser les communes et les quartiers où cette activité est moindre.

Pour les capteurs installés en 2018, le maillage a été effectué de façon simple prenant la forme d’une rosace.

Carte de répartition théorique des sismomètres (Zone de Mulhouse)

Figure 1. Carte de répartition théorique des sismomètres (Zone de Mulhouse)

Cette répartition théorique des capteurs est ensuite adaptée aux réalités du terrain. En milieu urbain et périurbain la difficulté est de s’éloigner des sources de bruit les plus importantes (lignes SNCF, autoroutes ou grands axes) et d’installer les capteurs dans les étages bas des habitations (RDC, 1er ou 2ème au maximum). En milieu rural, il existe également des limites tenant notamment aux larges zones inhabitées recouvertes par des forêts, aux montagnes, ou à la présence de carrières en exploitation.

Pour les capteurs qui seront installés en 2020, le maillage prend une forme différente de celui de la zone de Mulhouse puisqu’il s’agit d’installer des capteurs sur une ligne suivant la faille bordière des Vosges.

Carte de répartition théorique des sismomètres pour 2020

Figure 2. Carte de répartition théorique des sismomètres pour 2020

    Un second critère : le profil sociologique

    C’est le propre de toute étude sociologique basée sur des entretiens : les candidats retenus doivent être à l’image de  la diversité de la population. Pour ce faire, lors du recrutement des volontaires, il est nécessaire de recueillir un ensemble d’informations sur les personnes portant leur candidature pour participer au réseau SismoCitoyen. Ces informations se rapportent au genre, à l’âge, à la profession exercée… Elles permettent de choisir les candidats et d’aboutir à un groupe équilibré. Toutefois, les réalités du terrain permettent rarement d’aboutir à un équilibre parfait.

En 2018, par exemple, 22 foyers ont été sélectionnés mais 34 personnes ont participé aux entretiens, puisque les candidats pouvaient choisir de s’impliquer seuls ou en couples dans l’étude. Les participants se répartissaient comme suit :

Répartition de l’échantillon selon le genre et selon la tranche d’âge

Figure 3. Répartition de l’échantillon selon le genre et selon la tranche d’âge (n=34)

On le voit sur les figures ci-dessus, dans notre échantillon les hommes sont un peu plus nombreux que les femmes. On peut noter également la faible présence des personnes de moins de trente ans.

Artisans, commerçants et chefs d'entreprise

5

Cadres et professions intellectuelles supérieures

2

Professions Intermédiaires

7

Employés

12

Retraités

6

Sans activité professionnelle

2

Figure 4. Répartition de l’échantillon selon les catégories socio-professionnelles (n=34)

De même, les employés sont beaucoup mieux représentés que les autres catégories socio-professionnelles. Ceci tient pour part à l’application d’autres critères pour opérer la sélection entre candidats.

Des critères plus spécifiques pour éviter les biais

L’équipe de SismoCitoyen est particulièrement attentive au fait que certaines professions ne soient pas trop représentées, comme les enseignants, de même que les personnes exerçant un métier nécessitant des compétences techniques et/ou scientifiques importantes. Ce serait un biais dans l’étude sociologique.

Lors du recrutement des participants, il est nécessaire d’atteindre des personnes ayant des styles de vie ou des centres d’intérêts différents. Pour ce faire, les mairies, le rectorat, diverses associations (sportives, culturelles,…) ont été sollicités afin d’utiliser leurs canaux de communication. Cette première approche peut être complétée (comme cela a été le cas en 2018) par le dépôt de tracts dans les boulangeries, salons de coiffure, cafés, ou directement dans les boîtes aux lettres, ainsi que des posts sur des réseaux sociaux ou enfin la publication d’un appel dans les pages locales du journal régional. La diffusion de l’appel à candidatures est alors plus large et permet de toucher des personnes plus diverses que si un seul canal de communication avait été utilisé.

    Au cours du projet, les participants vont être amenés à se rencontrer notamment lors d’une journée de restitution des résultats de l’étude pour le groupe de participants de la zone de Mulhouse,  et lors d’une journée d’échange pour les candidats recrutés en 2020.

La création d’une plateforme d’échange comme un groupe Facebook a également été envisagée. Ce groupe sera créé et concrétisé selon l’enthousiasme des candidats. Il est en effet souhaitable que chacun échange sur son expérience et son ressenti vis-à-vis du projet : cela permet de donner du relief à l’étude et contribue à l’étude sociologique. 


Site du projet : http://sismo-citoyen.fr/

 

Pour suivre le projet : SismoCitoyen : Découvrir le projet

 

En savoir + : SismoCitoyen : Comprendre la sismologie et la sociologie

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