Cette journée est sans doute l’une des plus excitante de la campagne d’été. Nous devons aller voir les deux sismomètres dans la « cave » du shelter de sismologie.
Dans le shelter se trouve une trappe qui descend 3m sous la surface dans un tunnel creusé dans la neige. Il débouche, 45m plus loin, au sommet d’une structure composée de trois containers. Deux sont empilés horizontalement et le troisième, le plus profond, est à la verticale. Une échelle permet d’atteindre le fond du deuxième, puis du troisième container.
Notre mission est de vérifier que les deux sismomètres qui s’y trouvent sont parfaitement posés à plat. Ils l’étaient lors de leur installation, mais à cause des pressions gigantesques qui s’exercent sur la cave, celle-ci se déforme petit à petit avec les années. Il est nécessaire de reniveler régulièrement les instruments. Ni Luciano ni moi n’avons encore mis les pieds dans cette cave, car cela occasionne beaucoup de perturbations et de bruit sur le signal. A moins qu’un problème survienne dans les prochains jours, ce devrait être notre seule visite à la cave. Et elle s’annonce épique ! C’est un endroit sombre, un peu glauque, et il y fait -57°C, la température annuelle moyenne à Concordia.
La trappe qui descend depuis le shelter dans le tunnel menant aux instruments
Le tunnel, long de 40m, conduit jusqu’au sommet de la cave où se trouvent les instruments
Au bout du tunnel, on peut descendre sur un premier étage intermédiaire. De là une deuxième échelle (au centre de la photo) conduit jusqu’au instruments
Nous partons donc chaudement couvert en direction du shelter. Nous sommes accompagnés de Nicole, future hivernante en glaciologie, qui souhaite profiter du fait que nous devons aller dans le tunnel pour y jeter un coup d’œil.
Tels deux apnéistes s’apprêtant à plonger, nous respirons une dernière fois l’air « chaud » de l’extérieur avant de descendre l’échelle vers le tunnel. Ce n’est pas notre première visite dans le tunnel, mais le froid reste saisissant. Au bout, nous attaquons la descente des échelles nous menant aux sismomètres. Comme prévu, l’endroit n’est pas spécialement accueillant, et Luciano me glisse « It’s like we’re going down to a frozen Hell ». Je touche le fond en premier et je manque de peu de donner un coup de pied dans un des sismomètres, posé juste au pied de l’échelle. Le fond est assez étroit et les manœuvres s’annoncent délicates avec l’instrument posé au milieu.
Photos prise depuis le fond de la cave où se trouve les instruments. Il y fait -57°C et l’endroit n’est pas très acceuillant…
Sous la protection en aluminium (à gauche) se trouve l’un des sismomètres, le STS2
Nous savons ce que nous cherchons : un Trillium 240 et un STS2, deux modèles différents de sismomètres que nous savons reconnaître. En plus le fond du container est plus petit qu’une cellule de prison, et nous ne sommes pas vraiment inquiets. Le Trilium est le sismomètre posé par terre, et nous voyons assez vite que le nivellement est satisfaisant, nous décidons donc de ne pas y toucher. Il reste à regarder le STS2. L’une des parois du container a été découpé et une petite niche a été creusée dans la neige et visiblement un instrument se trouve sous une protection thermique. Nous passons un moment a essayé d’enlever la protection thermique sans faire bouger l’instrument caché dessous. Et surprise, ce n’est pas un STS2 ! Nous restons quelques minutes perplexes avant de réaliser que ce sismomètre n’est même pas branché… Nous sommes un peu perdus car ce sont les deux seuls instruments visibles dans la cave. Et puis nos regards se portent vers une grande planche de bois adossée à la paroi du container où disparaissent quelques fils. Derrière une autre niche, plus grande, a visiblement été creusée. La planche est grande, lourde, et difficile à manœuvrer avec le sismomètre au sol et des câbles un peu partout. Nous la dégageons enfin et au fond de la niche se trouve… une autre planche de bois ! Celle ci est plus petite mais la neige à flué partout autour et nous ne pouvons l’extraire comme ça. Nous remontons à la surface récupérer un pieux en bois pour dégager la neige autour de la planche, et nous en profitons pour nous réchauffer un peu au soleil car nous avons passé pas loin de 30min en bas. Grâce au bout de bois, nous réussissons enfin à dégager la dernière planche en bois. Derrière, une deuxième surprise m’attend : il y a deux protections thermiques, chacune susceptible d’abriter d’un instrument. Je sais que l’une des deux est vide car le sismomètre qu’elle contenait a été remplacé par le Trillium posé sur le sol du container, mais je ne sais pas laquelle. Après avoir ouvert la mauvaise protection, nous trouvons enfin le STS2. Le nivellement est mauvais et doit être refait. La procédure est simple : il suffit de faire tourner les trois pieds du sismomètre jusqu’à ce que le niveau à bulle soit centré. Mais les conditions rendent le travail plus difficile : il fait très froid et il faut travailler avec de simples sous-gants et chaque respiration génère un épais nuage de givre.
Après une heure dans la cave, nous avons fini le travail de la journée. Je m’en veux un peu d’avoir sous-estimé les conditions dans la cave et de ne pas avoir préparé un peu plus notre intervention. Si ça avait été le cas, tout aurait été pu faire en moins de 15minutes.
(CC) BY-NC-SA
La sélection des participants au projet SismoCitoyen a été menée par plusieurs membres de l’équipe, sismologues comme sociologues. Il s’agissait de définir une zone d’étude avant de poursuivre par une phase de prospection et de recrutement. Plusieurs critères ont été pris en compte afin de sélectionner les candidats pour l’étude.
Depuis 2018, l’École et observatoire des sciences de la Terre (EOST) et le Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Éducation et de la Communication (LISEC) se sont associés dans le cadre du projet SismoCitoyen.
Le projet SismoCitoyen est un projet pluridisciplinaire porté à la fois par l’École et observatoire des sciences de la Terre (EOST) et par le Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Éducation et de la Communication (LISEC).
Depuis 2018, l’École et observatoire des sciences de la Terre (EOST) et le Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Éducation et de la Communication (LISEC) se sont associés dans le cadre du projet SismoCitoyen.
Le projet SismoCitoyen est un projet pluridisciplinaire qui prend place en Alsace. Il s’intéresse à la sismicité locale et la manière dont la sismologie est perçue par chacun.
Publié le 31 mars 2020, par
OscahrPatrimoine & Histoire des sciences
La série SPECIMEN est le fruit d'une collaboration entre le département audiovisuel de la Direction du Numérique et le Master Communication scientifique de l'Université de Strasbourg, sous la responsabilité de Elsa Poupardin.
Publié le 23 novembre 2018, par
OscahrPatrimoine & Histoire des sciences
La sismologie est une science nouvelle. Nouvelle ? Pas tant que cela pourtant car dès 132 avant J-C, des intellectuels s’y intéressaient.
Publié le 23 novembre 2018, par
OscahrPatrimoine & Histoire des sciences
Perdu au cœur de l’université de Strasbourg, le musée de sismologie recèle bien des mystères.
Publié le 23 novembre 2018, par
OscahrPatrimoine & Histoire des sciences
On a tendance à réduire les sismomètres à l’étude des séismes. Pourtant, ces derniers ont de nombreuses autres applications. Cet épisode vous offre un voyage à travers le temps et l'espace, à la découverte de la face cachée des sismomètres.
Publié le 30 avril 2018, par
OscahrExtrait du magazine Savoir(s) de l'Université de Strasbourg n° 29 - février 2017 / Myriam Niss
Publié le 30 avril 2018, par
OscahrSitué au carrefour de plusieurs plaques tectoniques, l’archipel du Japon est une zone de très forte sismicité.
Les séismes génèrent des secousses qui agressent l’environnement que
nous avons construit. Le risque que nous courons alors dépend de la
vulnérabilité de ce dernier et de notre comportement. Mais pourrait-on
Aujourd’hui c’est le dernier jour de l’année ! Par coïncidence, c’est aussi la journée la plus chaude de 2015 à Concordia avec un pic à -18.9°C, presque trop pour nos chaudes tenues polaires.
Suite à l’intervention de la veille, le signal provenant STS2 est très perturbée pour deux raisons :
J’ai beau être dans un endroit unique au monde, il a fini par me rappeler quelque chose… Un air de déjà-vu que je dois à mon séjour en Bolivie il y a quelques années.
Le dimanche est une journée de repos à Concordia, mais c’est aussi l’occasion d’aller visiter les travaux des autres chercheurs à la base.
Doigts frictionnels sous gravité, et formation de labyrinthes dans la mise en place de dykes: Vidéo résumé sur la publication de recherche: Pattern formation of frictional fingers in a gravitational potential Jon Alm Eriksen, Renaud Toussaint, Knu
Publié le 23 novembre 2017, par
Oscahr
La série "Des oreilles au sol" suit le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol.
Publié le 15 novembre 2017, par
OscahrLa série Des oreilles au sol suit en 4 épisodes le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol...
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Publié le 15 octobre 2017, par
Oscahr Dossier Constructions sismiques - Actualités France 3 - 30/01/2013
Publié le 27 septembre 2017, par
OscahrLa série Des oreilles au sol suit en 4 épisodes le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol...
Publié le 20 septembre 2017, par
OscahrEmission "Faire Face : Pourquoi la Terre tremble-t-elle ?" / 12/06/1960 / Archives INA
Publié le 20 septembre 2017, par
Oscahr"Sismologie à Strasbourg"
Actualités du 24/05/1951
Archives INA
Le 24 décembre a toujours été un jour un peu particulier pour moi.
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Première image :
Ensemble complet du sismomètre mintrop comprenant deux appareils pour la mesure de la composante horizontale et un pour la composante verticale, ainsi qu’un système d’enregistrement photographique.
Après l’effort de la veille, nous décidons d’un commun accord avec Luciano de repousser l’installation du sismomètre au lendemain.
C’est aujourd’hui que les choses sérieuses commencent ! Il fait un temps splendide et le vent ne souffle pas. Ça tombe bien, car nous devons passer la journée dehors.
Aujourd’hui c’est dimanche, et j’en profite pour vous faire visiter l’abris de sismologie. Suivez le guide !
Maintenant que le datalogger est installé, il est désormais temps de passer à l’étape suivante qui consiste à mettre en place le câble reliant le datalogger côté shelter et le sismomètre l’extérieur.
Le matériel est bien arrivé par avion hier soir, et je dispose désormais de tout ce qu’il me faut pour installer le nouveau sismomètre. La matinée est consacrée à la configuration du Quanterra Q330S.
Le datalogger Q330 est installé ! Maintenant l’étape suivante est la mise ne place de la transmission en temps réel des données sismologiques vers Strasbourg.
La journée commence par une bonne nouvelle : mon matériel devrait arriver dans la soirée !
Malgré le matériel encore manquant, nous décidons de prendre les devants avec Luciano.
Publié le 15 septembre 2017, par
Oscahr"Strasbourg, visite du musée de sismologie et magnétisme terrestre"
Actualités - France 3 du 01/04/2000
Archives INA
Après les échecs de la veille, les bonnes nouvelles s'enchainent. Doris a fait des merveilles et le matériel sera acheminé avec le prochain avion, d'ici la fin de la semaine !
Ais-je dis quelque chose à propos d'une journée productive ?
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Extrait d’un nouveau code international pour l’émission de télégrammes séismologiques
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Première image :
Portrait du prince Galitzine
Deuxième image :
Sismomètre électromagnétique horizontal Galitzine relié à un galvanomètre
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Première image :
Sismomètre Mainka : deux appareils identiques sont nécessaires pour enregistrer la composante horizontale du mouvement du sol. Ils équipent la station de Strasbourg à partir de 1910.
Deuxième image :
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Extrait de la revue Nature, numéro du 13 juin 1889, relatant le séisme du Japon et du 25 juillet 1889, présentant les conclusions de Rebeur-Paschwitz.
Ce diaporama fait partie du parcours temporel Sismo Strasbourg.
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A l’occasion du vingtième anniversaire du Musée de Sismologie, le Jardin des sciences et l’Ecole et Observatoire des sciences de la terre (Université de Strasbourg) proposent une exposition intitulée « Sismo-Strasbourg - Un observatoire de la Terr
Publié le 25 août 2017, par
OscahrLa série Des oreilles au sol suit le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol.
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Publié le 25 août 2017, par
OscahrLa série "Des oreilles au sol" suit le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol.
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OscahrLa série "Des oreilles au sol" suit le déroulement d’un projet scientifique d’envergure, RESIF, qui mobilise un grand nombre de savoir-faire et de connaissances, pour améliorer notre compréhension du sol.
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Ambiance à bord du Basler effectuant la liaison entre les bases de Casey et de Concordia
C’est le vendredi 27 Novembre que j’ai enfin eu la convocation pour le grand départ en Antarctique. Le rendez-vous est donné le samedi 05 décembre en fin d’après-midi à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle.
Evidemment, cela dépend de là où l’on se rend. Les bases de Dumont d’Urville et Concordia se trouve toutes du côté de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, à l’Est.
Atterrissage de l’Airbus 319 à l’aérodrome de Wilkins, non loin de la base Australienne de Casey. L'Airbus est spécialement aménagé pour effectuer le trajet Hobart (Tasmanie) - Antarctique.
Cette fois ça y est, c’est le grand départ. Il est 9h en ce vendredi matin et nous sommes tous réunis à l’aéroport d’Hobart.
Avant leur départ pour l’Antarctique, il est demandé aux différents personnels de fournir un dossier médical assez
Cette année, le programme de la campagne d’été de sismologie en Antarctique est assez chargé. Du travail m’attends dans les deux bases françaises, Dumont D’Urville et Concordia.
La réponse pourrait en réalité surprendre : pas grand chose !
Les stations sismologiques, qui vont enregistrer les tremblements de terre, ont plusieurs utilités.
Sismogramme du séisme de Norcia (Italie, 30 Octobre 2016, magnitude 6.5) enregistré à la station sismologique WLS du réseau sismologique français puis accéléré pour être transformé en signal sonore audible.
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En construction
Publié le 20 juin 2017, par
Oscahr
Je m’appelle Baptiste Gombert, et je suis actuellement doctorant en sismologie à l’Institut de Physique du Globe de Strasbourg (IPGS), laboratoire de l’Unistra.
L’hiver est enfin arrivé à Strasbourg, et il fait 4°C dehors.