Billet

Brésil_simulation négociations climatiques

Publié le
16 février 2018
par marie.desaunay
Mis à jour le
06 juin 2018
Géopolitique
Changement climatique
  • Début novembre 2015, juste avant que ne s'ouvre la COP21 à Paris, la plus grande catastrophe écologique de l'histoire du Brésil a eu lieu, au cœur d'un des « poumons verts » de la planète, l'Amazonie, forêt qui joue un rôle crucial dans la régulation du climat. Plus de 50 millions de tonnes de résidus de minerai de fer ont été déversés dans le bassin du Rio Doce suite à la rupture de deux barrages appartenant à la société minière Samarco (dont les co-actionnaires sont les multinationales Vale et BHP Billiton). Ces boues toxiques déversées dans le fleuve ont tué faune et flore sur près de 700km, obligeant les habitants à être déplacés et les empêchant de continuer leurs activités (pêche, tourisme...).

reportage vidéo (24 min. 40) et audio (1 min. 30), accompagné d'un article circonstancié sur la catastrophe du Rio Doce https://info.arte.tv/fr/bresil-rio-doce-lagonie-dun-fleuve

  • Ainsi, les préoccupations environnementales, et à l'égard du changement climatique en particulier, sont-elles de plus en plus fortes au Brésil. La population constate les effets du changement climatique sur leur environnement (bouleversement des écosystèmes, extrême vulnérabilité aux sécheresses, épidémies, inondations, baisse des récoltes…). Les habitants du Brésil peuvent s'engager localement contre ce qui est à l'origine de ces phénomènes : déforestation et défrichage pour la culture et l'élevage, construction illégale de routes et de villes dans la forêt tropicale humide de l'Amazonie. Les peuples autochtones d'Amazonie se battent aussi contre l'agro-industrie qui détruit leur mode de vie et menace leur survie même.

court reportage sur les effets de la sécheresse sur la culture du café (2 min. 36) : https://info.arte.tv/fr/bresil-le-cafe-victime-du-changement-climatique

Toutes ces batailles sont d'autant plus difficiles à mener que le Brésil détient le record du nombre de morts de militants de l'environnement… et que leurs revendications ne vont pas toujours dans le sens du gouvernement. En effet, le gouvernement fédéral du Brésil est régulièrement mis en cause pour sa mauvaise gestion des risques et pour sa connivence avec les lobbies industriels, qui financent les campagnes électorales.

article sur les liens entre le président Michel Temer et le lobby de l'agrobusiness, et ses conséquences sur la législation de sauvegarde de la forêt amazonienne : https://reporterre.net/Le-gouvernement-bresilien-relance-la-destruction-de-la-foret-amazonienne

l’hydroélectricité, alternative aux énergies fossiles et a priori solution de lutte contre le réchauffement climatique, est controversée en raison de ses conséquences sociales importantes : http://www.slate.fr/story/110905/barrages-climat-arbitrage-infernal

  • 7ème puissance économique mondiale et 1ère économie d'Amérique latine, la situation du Brésil est néanmoins précaire. Outre la crise politique que traverse le pays (scandale Petrobras qui jette un discrédit sur l'ensemble de la classe politique), son économie connaît actuellement une récession, le chômage augmente et surtout les inégalités de richesse et d'accès aux infrastructures (sanitaires, scolaires…) sont très importantes.

la situation économique du Brésil en 2017 : http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2017/03/07/97002-20170307FILWWW00179-bresil-le-pib-en-baisse-pour-la-deuxieme-annee-consecutive.php

A la COP 21, la contribution du Brésil a été relativement ambitieuse ( http://macop21.fr/comprendre-cop-21/ou-en-sont-les-pays/ ) mais le pays a insisté sur le besoin de l'aide financière des pays les plus riches pour investir dans les énergies propres, atténuer ses émissions de Gaz à effet de serre (GES) et s'adapter aux changements climatiques. Comme d'autres pays en développement, le Brésil insiste sur la responsabilité historique des pays développés dans l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère, et refuse que les efforts faits par le brésil en matière d'atténuation des émissions l'empêche de se développer. En effet, avec le développement économique du pays, l'urbanisation très rapide s'est accompagnée de modes de vie nouveaux (plus consommateurs en énergies, en transports, en bâtiments) ainsi que de la déforestation et d'un élevage bovin intensifiéqui augmentent donc les émissions de GES du pays.

  • Par ailleurs, le Brésil a d'ores et déjà mis en place diverses mesures qui visent à réduire les émissions de GES : promotion des « biocarburants », développement du secteur hydroélectrique et éolien

à ce propos, lire à partir de « Efforts du Brésil pour réduire les émissions » : https://www.cetri.be/Paradoxes-du-Bresil-face-aux

Le gouvernement annonce également des programmes de restauration des sols et promet de mettre fin aux déforestations illégales, notamment avec le programme REDD+ de l'ONU (Réduction des Émissions Résultant du Déboisement et de la Dégradation des forêts).

voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Reducing_Emissions_from_Deforestation_and_Forest_Degradation

Informations générales